Qu’est-ce que le tracking server-side et pourquoi l’adopter en 2025 ?

La disparition progressive des cookies tiers, la multiplication des bloqueurs publicitaires et le durcissement des réglementations en matière de protection des données bouleversent la manière dont les entreprises mesurent leurs performances digitales.

Dans ce contexte, le tracking server-side apparaît comme une alternative fiable et pérenne au suivi classique côté navigateur (client-side). En 2025, cette évolution n’est plus une option mais une nécessité pour les organisations qui souhaitent conserver une vision précise de leurs campagnes marketing tout en respectant la vie privée des utilisateurs.

Définition : qu’est-ce que le tracking server-side ?

Le tracking server-side consiste à collecter et transmettre les données des utilisateurs via un serveur contrôlé par l’entreprise, plutôt que directement depuis le navigateur.

Concrètement, le navigateur envoie les informations au serveur de l’entreprise (par exemple un serveur hébergé sur Google Cloud ou AWS), qui se charge ensuite de les transmettre aux plateformes d’analytics, CRM ou de publicité.

Cette approche apporte plus de stabilité et permet à l’entreprise de reprendre la main sur la qualité et la confidentialité des données collectées.

Tracking client-side vs tracking server-side

Le modèle client-side

Dans un modèle client-side, les données sont envoyées directement depuis le navigateur de l’utilisateur vers les outils tiers (Google Analytics, Meta Pixel, LinkedIn Insight Tag, etc.).

Ce système est simple à mettre en place, mais il présente de nombreuses limites :

• forte dépendance aux cookies tiers ;
• sensibilité aux bloqueurs de publicité ;
• scripts lourds qui ralentissent le chargement des pages.

Le modèle server-side

À l’inverse, le tracking server-side fait transiter les données par un serveur intermédiaire. L’entreprise garde ainsi la maîtrise des informations qui sont transmises aux plateformes partenaires.

Pourquoi le server-side devient incontournable en 2025 ?

Le tracking server-side est né de la nécessité de dépasser les limites du suivi côté client, fragilisé par les bloqueurs de pub, les restrictions des navigateurs et le RGPD. Depuis 2020 et avec l’arrivée de solutions comme Google Tag Manager Server-Side et la Conversion API de Meta, il s’impose comme une alternative essentielle. Aujourd’hui, face à la disparition des cookies tiers, il est devenu un indispensable dans le cadre des stratégies digitales.

1. La fin des cookies tiers

Les cookies tiers, utilisés depuis plus de 20 ans pour suivre les internautes, sont progressivement supprimés par les navigateurs. Safari et Firefox bloquent déjà par défaut ce type de cookies. Google Chrome, qui représente plus de 60 % du marché mondial, prévoyait leur disparition définitive en 2025 mais a fini par faire machine arrière mi-2024.

Dans ce flou général les annonceurs et autres sites se voient obligé de maitriser leurs données. Le server-side apparaît comme la solution la plus fiable pour assurer une continuité dans la mesure.

2. Des réglementations renforcées

Entre le RGPD, la CNIL et l’ePrivacy, la pression réglementaire s’accroît. Les entreprises doivent démontrer leur conformité et appliquer des règles strictes de gestion des données. Le server-side, en centralisant la collecte, facilite cette mise en conformité.

3. Un utilisateur plus vigilant

Les internautes sont de plus en plus attentifs à leur vie privée. Beaucoup utilisent des bloqueurs de publicités ou des navigateurs limitant le tracking. Le modèle server-side contourne ces limitations, car il est beaucoup plus difficile à bloquer.

Les avantages du tracking server-side

Fiabilité et continuité des données

En passant par le serveur, les données échappent aux blocages du navigateur. Les entreprises disposent d’une vision plus complète et plus fidèle des parcours utilisateurs.

Respect de la vie privée et conformité

Le serveur devient le point central où l’on peut anonymiser ou filtrer certaines informations sensibles. Cela permet d’envoyer aux outils tiers uniquement ce qui est nécessaire, tout en garantissant la conformité légale.

Contrôle et gouvernance des flux

Les entreprises reprennent la main sur leurs données. Elles peuvent décider quelles informations transmettre à Google, Meta ou TikTok, et lesquelles conserver en interne.

Prenons un exemple concret : une enseigne e-commerce qui pilote ses campagnes Meta Ads via un dispositif de tracking server-side. Lorsqu’un internaute ajoute un produit au panier, l’information transite d’abord par le serveur de l’entreprise, qui applique ses propres règles : suppression des données personnelles, anonymisation des adresses IP, ou encore enrichissement avec des données CRM internes.
Ce n’est qu’ensuite que les informations réellement utiles à la mesure des performances (comme l’ID produit, la valeur du panier ou la source d’acquisition) sont transmises à Meta.
Résultat : la marque garde la maîtrise totale du flux de données, garantit la conformité avec le RGPD et améliore la cohérence entre ses données internes et celles des plateformes publicitaires.

Amélioration des performances

En réduisant le nombre de scripts exécutés côté navigateur, le server-side améliore la vitesse de chargement du site. Or, la performance technique influence directement l’expérience utilisateur et le référencement naturel.

Les limites à prendre en compte

Le tracking server-side comporte également des défis, notamment en matière de déploiement, de gouvernance et de maintien d’une qualité de données constante face à l’évolution des outils et des réglementations.

Un déploiement technique plus complexe

Sa mise en place nécessite des compétences en développement et en gestion de serveurs. Les entreprises doivent impliquer leurs équipes techniques ou recourir à un partenaire spécialisé.

Un coût supplémentaire

L’hébergement et la maintenance d’un serveur dédié représentent un coût. Celui-ci dépend du volume de trafic et du niveau de personnalisation souhaité. Aujourd’hui des acteurs tel que Addingwell propose une solution pour implémenter le tracking server side par GTM.

Cas d’usage concrets en 2025 par secteur

E-commerce

Un site de vente en ligne souhaite améliorer la précision de ses campagnes publicitaires. Côté client-side, une partie des conversions est bloquée par les adblockers. Grâce au server-side, l’entreprise récupère la quasi-totalité des données d’achat, ce qui permet aux algorithmes publicitaires de mieux optimiser les campagnes.

Médias et éditeurs

Un groupe média doit respecter le RGPD tout en mesurant son audience. Avec le server-side, il anonymise les adresses IP avant d’envoyer les données aux outils d’analytics, garantissant conformité et fiabilité.

SaaS et B2B

Un éditeur de logiciel SaaS veut suivre l’usage de son outil, de l’inscription à l’abonnement payant. En passant par le server-side, il peut croiser ses données web avec son CRM en toute sécurité, sans exposer d’informations sensibles.

Quelques outils pour appliquer le tracking server-side

Le marché propose plusieurs solutions pour mettre en œuvre un tracking server-side :

• Google Tag Manager server-side : la solution la plus répandue, intégrée à l’écosystème Google.
• Cloud providers (AWS, GCP, Azure) : pour les organisations qui souhaitent construire une solution maison sur mesure. Cette solution nécessite une maturité technique.
• Addingwell : solution dans l’hébergement managé de Google Tag Manager server-side. Redsen est partenaire avec cet acteur, ce qui nous permet d’accompagner nos clients dans l’installation et la configuration de leurs outils analytics côté serveur.

Le choix dépendra du niveau de maturité technique de l’entreprise, de son budget et du volume de données à traiter.

Comment mettre en place le tracking server-side ?

Chez Redsen, nous maîtrisons une méthodologie structurée pour accompagner nos clients dans la mise en place du tracking server-side. Cette démarche permet de sécuriser chaque étape, de la définition des besoins jusqu’au suivi opérationnel :

1. Définir les besoins

Identifier les événements à suivre (transactions, formulaires, clics) et les plateformes destinataires (Analytics, Ads, CRM) sous forme d’ateliers d’accompagnement à la compréhension et la prise de décision.

2. Choisir la solution technique

Deux approches sont possibles :

• Hébergement sur mesure via AWS, GCP ou Azure, offrant une grande flexibilité mais nécessitant plus d’expertise technique en interne.
• Solutions clés en main, comme Google Tag Manager server-side, plus accessibles mais parfois limitées.

Le choix dépendra du budget, du trafic et de l’autonomie souhaitée pour les équipes marketing.

3. Configurer et tester

Mettre en place le conteneur server-side, définir les règles de collecte, puis tester le suivi avec des scénarios réels. Le choix préalable des indicateurs d’analyse est essentiel pour cibler les tests.

4. Monitorer et optimiser

Le suivi doit être contrôlé régulièrement. Chaque mise à jour du site doit être vérifiée pour garantir que les événements sont correctement remontés.

Découvrez ci-dessous une cheat sheet en 10 étapes pour réussir l’adoption du tracking server-side.

 

Perspectives 2025-2030 : vers un marketing plus responsable

Le server-side tracking n’est pas seulement une réponse technique aux cookies qui disparaissent. C’est une étape vers une gouvernance plus responsable des données.

Deux grandes tendances se dessinent :

• Data Clean Rooms : des environnements sécurisés (ex : Google Ads Data Hub) où les entreprises peuvent analyser leurs données sans exposer d’informations sensibles. Le server-side devient une brique clé pour alimenter ces espaces.
• Sobriété numérique : en réduisant les scripts côté navigateur, le server-side contribue à alléger les sites et à réduire leur consommation énergétique.

Ces évolutions montrent que le tracking server-side s’inscrit dans une logique durable, combinant performance, conformité, responsabilité et maîtrise de sa donnée.

Pourquoi agir dès maintenant ?

Le tracking server-side s’impose comme une évolution incontournable du marketing digital en 2025 pour récupérer des indicateurs clés pour ses campagnes marketing.

Il permet de répondre à la fois aux enjeux de performance (données fiables, campagnes optimisées), de conformité (RGPD, CNIL), et d’expérience utilisateur (sites plus rapides).

Bien qu’il nécessite des compétences techniques et un budget dédié, il représente un investissement stratégique pour toute entreprise qui souhaite rester compétitive dans un écosystème digital en pleine mutation.

Anticiper dès aujourd’hui sa mise en place est essentiel, car le déploiement peut prendre plusieurs mois. Les organisations qui agiront rapidement auront un avantage durable

Chez Redsen, nous accompagnons nos clients dans cette transition grâce à notre offre de data management. Nos experts les aident à concevoir et déployer une architecture de tracking server-side adaptée à leurs besoins, à garantir la conformité réglementaire et à fiabiliser leurs données marketing.